Namasté!

Après l’aventure au Pakistan, nous décidons de nous reposer un peu.

On pose nos valises dans une guest house bien connue des voyageurs motorisés, « Mrs Bhandari’s guest house », située à Amritsar, à une trentaine de kms de la frontière.

C’est un endroit paisible avec un grand jardin, une petite air de jeux pour les enfants. Mais hors de question d’abandonner Polo! Nous dormons dans le camping-car, près du jardin.

Plusieurs choses nous interpellent après avoir franchi la frontière. Dès notre sortie, on tombe sur une échoppe de vente de bière, l’alcool en vente libre! Ouah!!! Ça fait 5 mois qu’on n’a pas vu ça!

Puis les déchets le long de la route. Le lit du cour d’eau est une déchèterie. Pas glop.

Et des femmes, bon sang on voit des femmes! On est bien loin de l’Iran, et elles ont été si discrètes en Oman ou encore au Pakistan que c’est bon de les voir, chevelure au vent, juste exister, libres. J’ai l’impression de pouvoir exister moi aussi, sans complexe.

Puis enfin en arrivant chez Madame Bendhari, la verdure. Combien de temps ça fait que nous n’avons pas marché dans l’herbe?! Ah, du sable, on en a mangé un paquet! Et c’était bien, mais nous éprouvons un grand plaisir à humer l’odeur de l’herbe, la toucher, et s’allonger dedans. Et puis ça sent bon quand c’est l’heure de la rosée le matin. Il y a des fleurs partout de toutes les couleurs.

On décide de faire connaissance tranquillement avec l’Inde, parce qu’on sait qu’elle va peut être nous bousculer. Elle est peuplée, euh pardon, surpeuplée! et les voyageurs en véhicule peuvent être incommodés par le manque d’espace qui règne ici. Pour que vous vous rendiez mieux compte, voici quelques chiffres: 1,353 milliards d’habitants! Soit 5x plus qu’en France! Une densité de population de 376 habitants au km2… on est loin des 15 habitants au km2 d’Oman! Alors quand on cherche un coin tranquille, ça peut prendre du temps… voir ne jamais arriver!

On visite Amritsar et le célèbre Golden Temple. Le lieu le plus sacré pour la communauté sikhs. Je la fais courte: Les Sikhs forment l’une des communautés les plus originales de l’Inde. Il s’agit d’une minorité religieuse solidaire, qui prescrit l’honnêteté et le service de la société. Ils ont une barbe accompagnée d’une belle moustache, mais surtout un beau turban de couleur. Le temple est composé de 4 portes qui donnent accès à un vaste complexe. Au milieu de tout ça se trouve un bassin appelé piscine de nectar. C’est au centre du bassin qu’est érigé le golden temple, où temple d’or. Je vous laisse découvrir le reste en photo. C’était beau mais il faut se couvrir la tête, ce qu’on respecte bien sûr. Sauf que c’est obligatoire pour les enfants, et qu’au bout d’une demi heure Pablo en a assez de ce truc qui le gêne et veut l’enlever. Ce n’est vraiment pas du goût de certains locaux qui ne se privent pas de nous faire la remarque. Dommage, ce n’est qu’un enfant… On me fera aussi remarquer que mes cheveux dépassent, je ne suis pourtant vraiment pas la seule dans ce cas!

Du coup, nous ne nous y attardons pas.

On expérimente le tuk tuk! Et les enfants adorent!

On fait les petits marchés…

C’est un méli-mélo de fils électrique dans la ville!

Pas vraiment a mémé réglementation qu’en Europe…

On se fait masser pour quelques euros, les pieds, le dos, la tête! Pas mal!

J’y reviens encore, parce que c’est tellement dommage, il y a des déchets partout, dans les rues des villes, dans les cours d’eau, le long des routes, dans les forêts, partout! On redouble de vigilance avec la santé des enfants. (Merci de ta prévenance cousine, bisous). Et ça paye, personne n’est tombé malade jusque là. Avoir notre petit cocon et notre indépendance, ça aide. Je pense aussi que le fait d’être venus par la route a renforcé leurs défenses.

Au bout d’une semaine, on se jette à l’eau. On reprend la route.

Pouah! Là aussi on était prévenu…le réseau routier est dans un état calamiteux. Bitume défoncé (quand ce n’est pas de la piste) et nids de poule à perte de vue. Je ne vous parle pas de la circulation anarchique! Je me fais les muscles en serrant les fesses! Y’a pas de règles, ça déboule de partout. Vélos, tuk tuk, charrettes, voitures, camions, motos ou tracteurs. Et comme d’habitude, ça passe! Le chauffeur gère et Polo tient bon la barre. On roule toujours à gauche, et vu la taille des camions, Julien n’a aucune visibilité pour doubler (volant à gauche quand tu doubles par la droite, bof). Je suis souvent à l’arrière pour m’occuper des enfants qui râlent, je ne peux donc guère l’aider.

A l’intérieur du camping-car, la tension monte! Et oui, on ne conduit pas relaxe dans un contexte pareil.

Les trajets s’éternisent, on roule à une moyenne de 25km/heure, et on en revient au début, c’est pas facile ici de trouver un coin tranquille pour se détendre après tout ça. Quand on s’arrête quelque part, on crée de petits attroupements de gens qui collent leur nez aux vitres, ou qui entrent carrément. Ça peut être sympa, mais pas quand tu as besoin de calme. D’autant que les indiens n’ont pas vraiment le même sens du « périmètre d’intimité » que nous! Ils portent les enfants alors qu’ils refusent, les prennent en photo avait même de leur avoir dit bonjour, entrent dans le camping-car sans avoir demandé. Je l’écris tel quel, tel qu’on l’a vécu et ressenti. Bon, ce sont nos début en Inde alors on ne se formalise pas trop.

Et puis nous avons fondamentalement changé de décor. On croise nos premiers singes, de quoi redonner le sourire aux lèvres.

Et puis ce genre de panneau là !

Après plusieurs jours de route, nous arrivons à Rishikesh, notre destination! Au bord du Gange! On voulait le voir de nos propres yeux. Il est beau! Rishikesh est une ville que nous pouvons nommer de spirituelle. On croise beaucoup d’occidentaux ici. Pas vraiment étonnant, c’est la capitale du Yoga!

Un petit bonjour à Clet et Alison, c’est ici que les Beatles sont venus découvrir la méditation transcendantale dans les sixties.

Ce n’est pas le yoga qui nous attire, mais juste voir le Gange.

Pour ça, faut déjà trouver où poser le camping-car. On a une adresse grâce à IOverlander. Ce dont on ne se doute pas, c’est que c’est perché dans la montagne, et qu’il nous faudra tester 3 chemins différents pour arriver à y grimper, ça passe limite. Ouf. Nous arrivons devant une guest house, tenue par une famille qui nous laisse camper gratuitement.

Nous sommes fatigués de ces journées de route interminables… On restera plusieurs jours ici. La famille est très sympa, on se balade dans les montagnes, premiers contreforts de l’Himalaya. D’ici part un chemin qui mène à une cascade.

Pablo me demande de lui mettre un turban parce qu’il aime beaucoup. Ca lui va bien!

Et puis un soir, tout le monde est suffisamment en forme pour assister à la triveni Ghat, ou la cérémonie des bougies à la tombée de la nuit, au bord du Gange. C’est assez intime ici et ça nous va.

On n’a pas beaucoup de photos parce que ça ne rendait pas très bien.

Après ça on s’empiffre de pâtes et de patates auprès des vendeurs de rue, et Pablo manque de faire une attaque quand une vache (sacrée ici) veut manger son assiette. Je crois qu’on ne l’a jamais entendu crier aussi fort.

Il commence à faire chaud la journée mais les nuits sont fraîches, le climat est bon.

Chose à part, ou pas d’ailleurs, nous avons de gros problèmes avec nos poubelles. On ne sait pas quoi en faire. Tout bonnement parce qu’il n’y a pas de poubelles ici et que tout finit dans la nature. L’unique option est de les brûler. On pense à réduire nos déchets mais c’est difficile ici, et contradictoire… une plaquette de beurre est emballée dans du papier sulfurisé puis dans un emballage cartonné. Le lait n’est plus en brique de 1l mais dans des sacs plastiques de 500ml. La barre de kit kat dans un papier d’aluminium et ensuite dans le sachet plastique. On marche sur la tête. Et quand on se paye le luxe de boire une bière… que faire du verre! C’est fou! Alors bon, on brûle tout quand on en a l’opportunité.

C’est bien beau tout ça, mais faut bien repartir un jour! Et on a une bonne motivation! On va au Jim Corbett National Park! Un parc national où il est possible de voir des tigres et des éléphants. On a l’eau à la bouche rien que d’y penser.

Le trajet est du pur bonheur… rapide, facile! Non, c’est tout l’inverse mais je ne veux pas me répéter.

On ne se presse pas pour organiser notre safari en arrivant là bas, pour la simple et bonne raison que la route nous a exténuée.

On se gare dans la sympathique cour d’un motel remplie d’arbres verdoyants. On nous laisse utiliser la laverie pour le linge (cri de joie!), et le resto est pas cher mais surtout succulent. C’est là bas que nous feront vraiment connaissance avec la cuisine indienne: le riz aux milles saveurs, le dhal (préparation à base de lentilles), les nouilles aux légumes et au noix de cajou (ça c’est plutôt chinois!), et les momos, notre petite faiblesse.

Quelques jours plus tard, le réveil sonne à 5h15, dans une demi-heure nous partons en 4×4 en safari! Jusqu’à environ 10h du matin. Ça peut le faire pour les petits, ils tiendront le choc.

On embarque tout excités. Notre guide à l’air de vouloir nous expliquer beaucoup de choses. Ça tombe bien, on est là pour ça. On commence à déchanter quand on se rend compte que nous sommes un bon paquet à être en safari ce jour là, tous avec des agences différentes. Une jeep, c’est déjà pas spécialement discret alors 20 jeeps je vous dis pas.

On déchante encore un peu plus quand on apprend que nous prenons tous le même chemin goudronné à travers le parc. (Interdit de descendre de voiture, ça se comprend).

Mais quand on réalise que nous sommes la dernière jeep parce que tout le monde nous double, on sait que c’est mort.

Alors on regarde les oiseaux que notre guide semble particulièrement affectionner. On aime aussi mais ça ne nous fait pas le même effet que croiser un éléphant ou un tigre.

Pourtant il y a du passage!

On a vu une trace de griffure et de patte de tigre…

Il semble que personne n’ait vu un animal ce jour là, mais ce dont on est sûr c’est que nous avons la palme en ce qui concerne les volatiles!

C’était une jolie petite balade et les enfants ont été cool, c’est ce qu’on retiendra.

La Holi arrive! Vous savez, la fête des couleurs! Alors on ne bouge pas nos fesses de cette petite ville dans laquelle nous sommes, et on attend de vivre ce moment en Inde. On ne l’avait pas prévu, et c’est une bonne nouvelle de savoir qu’on est là au bon moment.

La Holi est une des plus anciennes célébrations en Inde. Elle symbolise à la fois l’arrivée du printemps et la célébration de la fertilité.

Et quand ce jour là, nous sommes allés nous balader en ville, tout le monde avait son petit pochon de pigment de couleur, et s’en est donné à cœur joie de nous dessiner un trait sur le front et nous souhaiter une « happy Holi ». Nous avions nos munissions nous aussi et bien sûr, c’est bon enfant, les choses dégénèrent et tu te retrouves peinturluré de la tête au pied!

En revenant à l’hôtel, le patron nous a invité à partager la fête avec sa famille. Nous sommes allés dans son quartier et avons assisté à une danse traditionnelle des femmes ainsi que des chants, c’était chouette.

C’était sûrement pas l’explosion des grandes villes mais pour le coup c’était parfait pour notre petite famille!

Happy Holi, mission réussie!

Nous sommes à cette instant proche de la frontière du Népal. On se demande donc ce qu’on fait. Maintenant ou plus tard?

La perspective de devoir perdre autant d’énergie lors de nos déplacements ici nous pousse à faire un petit break et aller voir ailleurs! Je pense que l’article parle de lui même, l’Inde n’est pas le pays dans lequel il nous est le plus facile de prendre nos marques et de voyager. Rien n’est perdu, nous revenons plus tard et retenterons l’expérience.

Je posterai un message dans la foulée, nous avons déjà plein de choses à raconter en à peine 2 semaines au Népal. Alors si vous voulez savoir comment on a pris notre revanche sur le Jim Corbett park, rendez vous très bientôt!

Bisous à vous !

4 commentaires sur “Namasté!

  1. Toujours aussi époustouflant!
    Les couleurs, les odeurs… on s y croirait.
    Vous passez d’un monde à un autre, tous les 4, comme par enchantement, mais je crois comprendre que ce n est pas si facile!
    Continuez à nous faire rêver.
    Je vous embrasse

    J’aime

  2. Bonjour les Aventuriers avec un A majuscule, vous le méritez, de la Route de la Soie,
    Tout d’abord, un énorme merci pour votre visite, pardon, plutôt votre pèlerinage, rien que pour moi bien sûr, sur les lieux où les Beatles ont séjourné. Ils sont arrivés en février 1968 en Inde à Rishiskesh, dans l’ashram du Maharishi Mahesh Yogi pour un stage de méditation transcendantale prévu trois mois. Dans cette retraite ils écriront la plupart des chansons de leur futur double album blanc. Ringo y reste peu de temps ne supportant pas la nourriture épicée et les insectes. Même chose pour Paul attendu à Londres pour affaires qui quitte le centre plus tôt, en mars. John et surtout George y séjourneront plus longtemps.
    Pour le reste, aucun doute la grande Aventure continue et nous attendions ce nouvel opus avec une grande impatience.
    Tout est beau dans votre programme, la Holi, les moyens de locomotion originaux, les couleurs, le Gange, le temple en Or, les singes et même le coiffeur de Julien etc…sauf les détritus dans la rivière et sur la route mais autre civilisation, autres mœurs. Pour les gros animaux sauvages il faudra donc attendre le prochain épisode.
    Encore une fois, be carefull sur les routes où le respect d’un éventuel code de la route ne semble pas être la vertu principale des usagers avec leurs engins hétéroclites.
    Et maintenant on va où? Ma carte de l’Asie s’allonge.
    A bientôt. Amitiés
    Clet et Alison

    J’aime

  3. Comme c’est bien décrit et les photos sont superbes et émouvantes…une fois de plus nous voyageons avec vous et nous partageons les émotions. toutes les personnes avec qui je partage sont chamboulées. Nous sommes admiratifs alors continuez votre route et faites nous rever encore cela semble presque irréaliste; à bientot. je vous aime

    J’aime

  4. Mes chers neveux. Quel plaisir de vous retrouver tous les dimanches avec une amie. Merci pour photos et commentaires. Nous vous embrassons fort danielle

    J’aime

Laisser un commentaire